En voilà un qui respire la joie et la bonne humeur ! Manifestement, il pâtit d’une parodontie. Par chance, ce mal ne semble pas le gêner outre mesure. Gageons qu’il ne sait pas ce que le nom de cette maladie signifie. D’ailleurs, peu de ses cousins à deux pattes connaissent cette pathologie des chicots pourries.
Sourire au monde, les yeux pétillants, ses journées se cantonnent à trouver de quoi se sustenter, il ne pense qu’à s’amuser avec ses congénères et les épouiller. Quand la nature le décide, il recherche une petite copine pour assouvir les besoins vitaux de l’espèce. Hélas, pour y parvenir, il doit montrer la dent dure. Un peu comme celui qui le suit sur la chaine de l’évolution darwinienne.
Les routes qu’il emprunte sont réquisitionnées pour satisfaire la gourmandise des amateurs de Nutella. Mauvaise fortune bon cœur, il évite les affres des transports en commun et des embouteillages quotidiens.
Ce n’est pas un citoyen endoctriné et encore moins un consommateur effréné. Manger, boire, jouer… sa routine parait banale. Il s’en moque, il n’a besoin de rien et se contente de peu du moment qu’il évolue avec les siens.
Il profite de ce que sa vie lui offre. Il ne trouve pas d’utilité à pratiquer la méditation de pleine conscience pour jouir de l’instant présent. Lui ne pense ni au passé ni au futur. Il ne se laisse pas polluer par la colère. Quand il sort ses griffes, c’est pour survivre.
On ne lui prescrit pas d’antidépresseurs, il ne consomme pas de produits stupéfiants, il ne s’étouffe pas avec du tabac, et c’est le bonheur qui lui procure l’ivresse. Il ne cède à aucune addiction pour affronter son existence, oh combien dangereuse au cœur de la jungle.
Il ne se préoccupe pas au début du mois de savoir comment il va le finir. D’autant qu’il ne souffre pas du temps qui passe.
Il baigne dans l’insouciance. Son espace vital se réduit à peau de chagrin et pourtant, lui nage dans le bonheur.
Mathieu Capdegelle – Octobre 2023
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