Max, debout face à lui-même se considère comme un homme fort. Son image reflète les faiblesses qui lui pèsent et les blessures qui le rongent. Il ne contemple pas son physique extérieur, mais scrute son aura toute entière.
Le reflet du miroir le renvoi brutalement à son « vrai moi ». Il sait au fond de lui ne pas être seul dans sa tête. Il découvre enfin, planté devant lui, celui qu’il aurait pu devenir.
Il se demande laquelle de ses deux personnalités sortira vainqueur de ce combat acharné mené depuis leur plus tendre enfance. Son « faux self » est toujours resté maitre du jeu.
Il comprend qu’il s’apprête à livrer la dernière bataille. Trop de temps s’était écoulé à subir les attaques et outrages de cet adversaire aussi puissant que lâche.
À travers son reflet renvoyé par le miroir, il devine l’homme heureux qu’il lui a échappé. Il observe le mal qu’il s’est infligé et forcé à endurer s’évaporer d’un trait. Il se découvre en une personne « extra » ordinaire.
Dans un flash, il reconnait le petit garçon joyeux se muer en adolescent autodestructeur. Progressivement, le visage juvénile aux traits imberbes épouse les lignes mures de l’adulte déséquilibré.
Il aimerait que son monde puisse voir la même chose que lui, dans cette glace assombrie par son portrait qui hélas, ne renvoie que sa colère.
Mathieu Capdegelle – Mai 2021
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