J’ai lancé un sondage sur Face-book et je remercie tous ceux qui y ont participé. Je tenais à partager mon analyse, pour ceux que cela intéresse… Bien sûr, ceci ne reflète que ma propre interprétation, et je suis curieux de lire les vôtres dans les commentaires.
149 personnes ont donné leur avis. Je ne sais pas si c’est un niveau de participation élevé, surtout pour une première fois où je propose un sondage. J’imagine autant de gens réunis dans un salon, ça en fait un paquet pour une soirée entre amis quand même ! 😊
Je ne peux pas affirmer que nous sommes un échantillon représentatif, mais vu que je me glisse dans le costume de l’institut Ipsos, je décide que oui.
Vous pouvez le constater, nous sommes une écrasante majorité à juger notre hypersensibilité comme un avantage. C’est à mon sens logique puisque nous nous retrouvons là. C’est donc par essence que nous avons compris ce que nous étions, et que d’une faiblesse, nous sommes parvenus à en faire une force.
Cependant, cela m’amène à exprimer une certaine réserve, sinon ce ne serait pas drôle, ce ne serait pas « hyper »… Parmi ce groupe des « forts », plus de 80 % le vivent avec difficultés. Alors, une question me turlupine : Est-ce l’hypersensibilité qui est compliquée à endurer ou plutôt les drames, graves ou moins graves que chacun subit ? Pourquoi cette question ? Parce que je suis persuadé que bon nombre d’entre nous sont abîmés par la vie, par les autres, parfois par nous-mêmes. A la rigueur, je pourrais lui tenir grief d’avoir influé sur mes réactions. C’est l’histoire de l’œuf et de la poule ou du serpent qui se mord la queue, au choix. Pour ma part, je crois que l’hypersensibilité m’a permis de traverser mon parcours chaotique en restant debout. Ce n’est pas elle qui m’a infligé les blessures d’enfant que je garde encore en mémoire à mon âge. Ce n’est pas elle non plus qui a enraciné la colère en moi, au contraire, elle m’en débarrasse.
À présent, attardons-nous sur le groupe de ceux qui jugent leur spécificité comme un fardeau lourd à porter. Je pense qu’ils souffrent trop pour se sentir forts. Ils commencent à mettre des mots sur les maux qui les affectent. Il est encore tôt pour qu’ils ressentent l’énergie qui brille en eux grâce à leur caractère si particulier. Parmi cet ensemble à percevoir cette faiblesse, à peine 10% ont conscience du don qu’ils possèdent. Assurément, bientôt ils le transformeront en atout, bien que les efforts les fatigueront.
Penchons-nous sur ceux qui semblent les plus heureux. Je dis « semblent », car ne vous méprenez pas, cela ne signifie pas qu’ils sont totalement comblés. Ils ont cette chance, souvent provoquée, de jouir pleinement de leur personnalité atypique. À noter qu’ils sont moins nombreux que ceux qui considèrent leur hypersensibilité comme une faiblesse. On prête moins attention à eux, on les remarque moins, on ne parle, en général, que du train qui arrive en retard… Je les imagine scinder en deux catégories. La première incluant ceux qui ont trouvé leur place dans ce monde hostile dès leur plus jeune âge. Éventuellement, qui ont vécus peu de malheurs. La seconde, la plus fournie je présume, se compose de ceux qui ont réussi à affronter les embuches sans recourir à des artifices néfastes ou qui ont vaincu leurs démons et ranger leurs casseroles au placard. Ils respirent le bonheur et la bonté. Ils incarnent, selon moi, ce que nous devrions tous être, profondément humain.
Cette étude n’a rien de scientifique. Bien qu’elle me révèle des choses, je l’ai surtout réalisée histoire de prendre du plaisir.
Mathieu Capdegelle – Novembre 2023
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