Il incarne le paradoxe personnifié, il est entier, il ne fait pas dans la demi-mesure. Il s’embarrasse de peu de filtres. Il est déroutant, même pour ses semblables, il est hyper et fier de l’être, alors il se révèle excessif, dans tout, différent, en tout…
Il s’accorde avec le rôle qu’il occupe dans cette grande pièce de théâtre qu’est notre société, tout en reconnaissant qu’il est difficile de rentrer dans la peau de son personnage. Il a cette chance de voir sa particularité comme un don et non pas tel un fardeau. Lui et ceux qui lui ressemblent, il les considère extra…ordinaires.
Adepte de la pleurothérapie, il se soigne en laissant couler les larmes de ses yeux. Il éprouve de la tristesse pour ceux qui ne parviennent pas à évacuer les leurs. Paradoxalement, ce sont ceux qui en souffrent le plus. Souvent hypersensibles, ils peinent à dire je t’aime. Pour cause, ils l’ont rarement entendu.
En plus du chagrin qu’il éponge, il ressent l’impalpable. Il comprend des subtilités que les autres ne goutent pas. Il capte des ondes invisibles, bonnes ou mauvaises. Il perçoit des fluides magnétiques que même des tests de QI n’expliquent pas. À cause de ce don, lui qui sent des choses, rete incompris par les autres.
Les autres, il les aime d’ailleurs, mais à leur contact prolongé, il étouffe. Il a besoin de se retrouver seul, pourtant, il déteste la solitude. Hélas pour lui, son caractère spécial l’y contraint en même temps que les années s’effritent.
Il possède cette capacité innée d’aider les malheureux, il doit l’accepter pour ne pas ruminer. Qu’il le veuille ou non, dans un autre monde, il serait le phare de l’humanité.
Sans qu’il ne le maitrise, de son être souffle un vent de positivité. À l’inverse, son âme peut diffuser des relents de négativité. En sa présence, l’ambiance peu se glacer, ou au contraire se réchauffer, sans que personne ne le ressente, à part lui…
Outre cette particularité, certains voient leurs plus grands défauts à travers son regard. Ses mots justes, sévères, quelquefois acerbes, et même son aura, leur dévoilent leurs propres faiblesses. S’il est un hyper en colère, il les blesse en les sauvant. S’il est un hyper heureux, il les guérit.
Il peut se montrer muet comme une carpe, bien qu’il adore jacasser. Quand il fait preuve de loquacité, c’est pour creuser son sujet. Il se trouve alors comprimé entre deux feux ; aller dans le fond et ennuyer les autres, ou choisir de se tordre les nerfs dans la futilité.
Futilité qu’il aimerait tant apprécier, soit dit en passant…
Il a besoin d’amour pour exister, en donner, en recevoir. Comme pour la plupart des gens dirons-nous, sauf que pour lui, c’est vital. Constat amer pour cet individu qui a conscience que les chemins fléchés par Cupidon sont tortueux, voire interdits pour l’être à part qu’il représente.
Son cerveau est architecturé comme Google, quand une idée germe, une seconde éclot, une troisième pousse, jusqu’à ce que l’une chasse l’autre. Toutes ses pensées s’agitent et ne le laissent pas en paix. Lui le vit bien, d’autres n’en dorment pas la nuit.
À midi, il peut déprimer, et à quatorze heures il peut plonger dans l’euphorie. Il n’est pas lunatique, car trop sensible pour cela. Ne l’oublions pas, tel un paradoxe, ses sentiments font le Grand Huit. Une remarque anodine et il se morfond, le chant d’un oiseau résonne, et il s’exalte. D’un simple détail pour la majorité, lui en fait des montagnes, et vice-versa…
Il exècre tellement l’injustice qu’il est prêt à la combattre ou à la subir à la place de son prochain. A contrario, il estime injuste de secourir la terre entière et en retirer, au mieux de l’indifférence, au pire du mépris. Il apprendra qu’en acceptant l’évidence et en jouissant du bonheur qu’il transmet, sa colère s’apaisera d’elle-même.
Certaines taches de la vie quotidienne l’horripilent. Les gens s’en accommodent tant bien que mal. Pour lui, elles s’assimilent à une véritable brûlure. Il rejette, repousse, retarde, attend de se retrouver au pied du mur. Au final, il passe davantage de temps à faire travailler ses méninges qu’à exécuter les obligations de ses petites mains.
En plus de s’encombrer d’un moteur de recherche interne, un intrus partage son cerveau. Atypique depuis son plus jeune âge, il a dû se dédoubler pour s’adapter à ce monde trop insensible. Ironie de l’Histoire, son deuxième lui, celui que les psys nomment le faux-self, symbolise son pire ennemi. Cet adversaire le connaît sur le bout des doigts. Sous couvert de l’épauler pour affronter ses angoisses, il appuie sur les cordes sensibles pour parvenir à ses fins.
Pour assumer ses peurs, ses malheurs, son quotidien morose, il se réfugie dans les addictions. Il ne se drogue pas, il traite le mal avec le seul médicament auquel il trouve une efficacité non prouvée. Il papillonne dans son univers, mais il garde la tête sur les épaules, il reconnait que les effets secondaires sont néfastes et espère qu’un jour il réussira à se sevrer et connaitre la paix intérieure.
Mathieu Capdegelle – Octobre 2023
Bjr. Je m appelle Danielle, je vis dans le Grand Est près de Metz. J ai commenté hier sur le groupe de lecture FB. J’ai regardé, lu votre site. Les mots m’ont touché, votre livre doit génial et touchant je pense. Il est en priorité sur ma liste de livres à acheter. Mais j attends le mois prochain sinon le banquier va « faire la gueule » mdr ! Je ne pense pas être hypersensible mais sensible c’est sûr ! J’ai vu que nous pouvions commenté donc je me suis permise.
Bonjour Danielle. Je suis vraiment désolé, je n’avais pas vu votre message. Merci, c’est très gentil à vous.